Bioéconomie

La filière biosourcée grandit à Genopole !

La bioéconomie, axe majeur pour Genopole, poursuit sa croissance, soutenue par la progression des techniques de séquençage, les avancées de la biologie de synthèse, la ramification possible de certaines innovations sur plusieurs marchés. 30 entreprises du biocluster relèvent de cette filière riche en innovations de rupture pour le renouveau industriel français et la protection de la planète. Acteurs académiques, Genoscope (CEA) et son UMR Génomique métabolique participent aussi de son essor grâce au séquençage de nombreuses espèces végétales et à l’analyse des génomes bactériens, sources de nouvelles fonctions.

De larges pans de la bioéconomie sont explorés par la recherche et la R&D conduites à Genopole : la greentech (biodétection de pollution…), l’agrotech (pratiques agricoles responsables, protéines alternatives…), les biotechnologies industrielles (biocarburants, bioingrédients, biomatériaux, arômes, biocosmétiques…).
La biologie de synthèse, qui conduit des micro-organismes cultivés dans un milieu de sucres végétaux à synthétiser des molécules d’intérêt industriel, est historiquement bien représentée à Genopole, site pionnier de son développement en France. L’objectif est aujourd’hui son déploiement à l’échelle pré-industrielle. C’est à cette fin qu’un projet de plateforme intégrative de biologie de synthèse, de type « biofonderie » a été lancé en 2021. Pour soutenir sa position, Genopole a sponsorisé en mars 2021 l’événement Bioket, centré notamment sur le prétraitement innovant de la biomasse, la modélisation des processus et la fermentation avancée. Genopole a animé une plénière intitulée « Synthetic biology, a multi-stage rocket for the bioeconomy? ».

2021 a également lancé la réflexion sur l’aménagement d’un foodlab, baptisé Protopia, qui offrira un espace de laboratoire mutualisé, doté d’équipements dédiés à la recherche de nouveaux aliments et de protéines alternatives. L’objectif est de répondre aux besoins d’un nombre grandissant de jeunes pousses accompagnées sur le site et d’attirer de nouvelles sociétés dans une structure inédite à ce jour en Île-de-France.
Genopole entend ainsi consolider son axe stratégique autour de la bioéconomie qui constitue un espace entrepreneurial de plus en plus dynamique, connecté aux attentes sociétales et industrielles et objet d’une attention grandissante des investisseurs.

« La biofonderie sera un lieu d’innovation et d’accélération pour les acteurs de la filière bioéconomie. »

Christophe Lanneau, directeur Recherche et Plateformes à Genopole

Visite presse : l’industrie verdit grâce aux biotechs

Donner à connaître l’engagement de Genopole en faveur de la bio-industrie : tel a été l’objectif d’une visite presse, organisée le 16 décembre, sur le thème « Les biotechs innovent pour une industrie plus durable ». Après une présentation des orientations du GIP Genopole par David Bodet, directeur général et Christophe Lanneau, directeur recherche et plateformes, les journalistes ont visité les laboratoires et interviewé les dirigeants, de 6 sociétés biotech du biocluster œuvrant dans les domaines de l’agro-industrie, de la nutrition, des cosmétiques, du textile, de la pharmacie : Abolis, Algentech, Anova-Plus, Ever Dye, Synovance et WatchFrog. Chacune apporte une innovation biosourcée, bénéfique au développement d’une industrie plus responsable, moins énergivore, moins polluante… la visite a donné lieu à des reportages sur France Inter, Radio Classique et dans plusieurs revues spécialisées.

Abolis contribue à la relocalisation des productions

Abolis est spécialisée dans la conception et le développement de micro-organismes pouvant produire des molécules d’intérêt industriel. Elle obtient en novembre, 900 000 € de l’appel à projets « Relocalisation dans les secteurs critiques » du plan France Relance.

« Ce soutien de l’État nous permet de contribuer à relocaliser les productions dans de nombreux secteurs comme la santé, la nutrition ou encore la chimie, en utilisant des technologies de pointe telle que la biologie de synthèse, indique Cyrille Pauthenier, PDG. Ces bioprocédés ont moins d’impact sur l’environnement que les procédés classiques et contribuent à sécuriser les chaînes d’approvisionnement ». La subvention de l’État permettra l’acquisition de nouveaux outils technologiques pour conduire davantage de projets en parallèle et accélérer ainsi la production de molécules d’intérêt en France et en Europe.

Lire le communiqué de presse

Pierre-Loïc Saaidi de Genoscope au micro de France Culture

Interviewé le 9 septembre par France Culture dans l’émission « La méthode scientifique », l’enseignant- chercheur Pierre-Loïc Saaidi décrit la technologie avec laquelle son équipe de Genoscope (CEA/CNRS/Université d’Évry Paris-Saclay) a découvert qu’une dégradation de la chlordécone était en cours dans les sols des Antilles. Interdit en 1993, l’insecticide était jusque-là réputé non biodégradable. Il contamine encore les sols, les eaux et le littoral antillais et il est détecté dans le sang de 90 % de la population de l’archipel. La révélation de l’équipe évryenne insuffle l’espoir d’une dépollution possible mais interroge sur le nombre de composés de dégradation, leur toxicité et ce nouveau risque de contamination des écosystèmes et denrées alimentaires.

En savoir plus Écouter l'émission de France Culture

2021 : une année clé pour Ÿnsect

En avril, l’entreprise acquiert Protifarm, une société néerlandaise spécialisée dans la production d’ingrédients alimentaires à base de scarabées pour la consommation humaine. C’est le début de l’internationalisation d’Ÿnsect. C’est aussi un premier pas dans le marché de l’alimentation humaine : Ÿnsect jusque-là positionnée sur la nutrition animale et les engrais naturels, s’ouvre aux compléments nutritionnels pour sportifs et personnes âgées, l’Europe autorisant désormais l’utilisation du scarabée molitor dans l’alimentation humaine. C’est enfin une montée en puissance des capacités de production d’Ÿnsect qui ajoute à ses sites de Dôle et d’Amiens, la ferme verticale de Protifarm où sont produites 1 000 tonnes d’ingrédients par an.

Une première mondiale en biologie de synthèse et chimie verte pour Algentech

Publié dans la revue Nature Plants du 21 juin, le procédé breveté par la société génopolitaine Algentech est le premier au monde à fournir un système de production à très haut rendement dans les chloroplastes végétaux. Algentech se positionne ainsi comme acteur de la production biosourcée en France, ouvert aux collaborations industrielles dans de nombreux secteurs. La technologie est applicable notamment à la production de protéines, acides nucléiques, enzymes, composés thérapeutiques et autres molécules d’intérêt pour l’industrie pharmaceutique, cosmétique, agroalimentaire, énergétique…

Lire le communiqué de presse

En quête des fixateurs d’azote dans les océans

Genoscope a contribué au premier inventaire à l’échelle du monde entier des organismes marins fixateurs d’azote. En captant l’azote atmosphérique et le restituant aux autres organismes vivants, ces microorganismes sont indispensables à la vie de tout l’écosystème océanique. Les chercheurs ont tiré profit des milliers d’échantillons de plancton collectés par l’expédition Tara Oceans à travers le monde. Ils ont combiné l’analyse à haut débit des séquences d’ADN et l’approche par intelligence artificielle de millions d’observations microscopiques des échantillons. Ils ont ainsi établi l’abondance, la diversité et la répartition mondiale des fixateurs d’azote, des données précieuses dans un contexte de changement climatique global et de perturbation du cycle de l’azote marin.

Global Bioenergies commercialise sa marque de maquillage biosourcé

Étape historique pour Global Bioenergies qui atteint le marché, en juin, avec le lancement de sa marque de maquillage LAST, la première, selon Global, à allier naturalité et longue tenue. « Nous arrivons sur le marché avec un isododécane biosourcé alors que l’isododécane, premier ingrédient des mascaras et des rouges à lèvres longue durée, où ils représentent de 25 à 50 % des formules, était jusqu’ici exclusivement pétrosourcé », indique son PDG Marc Delcourt.
Global Bioenergies a choisi d’investir le marché des cosmétiques où le prix d’un isododécane biosourcé, plus élevé que son équivalent pétrosourcé, peut être admis par les consommatrices en forte demande de naturalité. Toute une gamme de produits, contenant plus de 90 % d’ingrédients d’origine naturelle, est commercialisée, mascaras, fards à paupières et rouges à lèvres, sur le site Colors That Last.

La bioluminescence de Glowee éclaire la ville

C’est le nombre de brevets
qui couvrent notre expertise

Glowee sélectionne des bactéries marines qu’elle fait évoluer en laboratoire, sans modification génétique, pour augmenter leurs capacités bioluminescentes. Ayant obtenu de nets progrès en termes d’intensité lumineuse, la startup décide de cibler le marché de l’éclairage public. Elle propose de nouveaux types de mobiliers urbains bio-éclairés, commercialisés aux collectivités publiques, aux promoteurs, aux urbanistes : par exemple, un point de rendez-vous facilement repérable dans la ville, un îlot de fraîcheur tapissé de plantes et doucement illuminé d’une source bioluminescente. « Notre lumière biologique présente un impact environnemental considérablement plus faible qu’une lumière classique et réduit la pollution lumineuse » précise Sandra Rey, PDG, qui a signé un partenariat avec la ville de Rambouillet pour un projet pilote de mobilier urbain bioluminescent.

Lire l'interview

Séquençage intégral en cours pour le bananier

Neuf ans après la première publication du génome du bananier, le centre national de séquençage Genoscope et le Cirad se sont à nouveau associés pour combler les lacunes qui subsistaient encore dans la séquence. En tirant parti de la capacité du séquençage par nanopores à lire des fragments d’ADN de très grandes tailles, les chercheurs ont pu reconstituer la séquence intégrale, sans aucune partie manquante, de cinq chromosomes parmi les 11 de la plante. Pour ce fruit parmi les plus consommés dans le monde, l’enjeu est de révéler des régions du génome d’intérêt agronomique, par exemple des séquences impliquées dans la résistance aux maladies.

Lire l'actu

Séquençage intégral en cours pour le bananier

Algama subventionnée par l’Europe pour ses alternatives au poisson

En octobre, Algama, entreprise de technologie alimentaire, a perçu de la Commission européenne une subvention de 2 M€ pour développer ses substituts végétaux au poisson. L’objectif est de finaliser la R&D d’une gamme végane, conçue à base d’algues, imitant des tranches de saumon fumé et l’émietté de thon. Cette subvention a été obtenue dans le cadre d’un appel à projets du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche.